
Carmen, Premier Combat : Mon Escamillo au Palacio de la Ópera de La Coruña
Le 7 septembre 2025 restera gravé dans ma mémoire. Ce soir-là, à 19 h (heure de Madrid), j’ai retrouvé le rôle d’Escamillo au Palacio de la Ópera de La Coruña — après l’avoir chanté à l’Opéra-Comique, à Édimbourg, à Bordeaux et à Nice — pour mes débuts à La Coruña. Un moment fondateur, une rencontre intense avec le public galicien et la musique enivrante de Bizet.
Dès les premières notes, j'ai ressenti l'énergie de la salle, une tension palpable, mais aussi une concentration sereine. L'adrénaline, bien sûr, était au rendez-vous, mais sublimée par une lucidité qui m'a permis de me connecter à l'orchestre, de respirer au rythme de la partition et de laisser ma voix s'épanouir pleinement.
Informations sur la Production
- Œuvre : Carmen – Georges Bizet (1838–1875)
- Livret : Henri Meilhac & Ludovic Halévy
- Date & Heure : Dimanche 07 septembre 2025, 19h00 (Fuseau de Madrid)
- Lieu : Palacio de la Ópera, Glorieta de América, La Coruña, Galicia, 15004, Espagne
Distribution et Équipe Artistique
- Direction : Gianluca Martinenghi
- Mise en scène : Calixto Bieito
- Orchestre : Orquesta Sinfónica de Galicia
- Chœur : Coro Gaos
Rôles Principaux
- Carmen : Sofija Petrović (soprano)
- Don José : Oreste Cosimo (ténor)
- Escamillo : Jean-Fernand Setti (basse)
- Micaëla : María José Moreno (soprano)
- Zuniga : Jacobo Rubianes (baryton)
Sur Scène : Au Cœur de l'Arène
Incarner Escamillo, c'est embrasser une énergie brute et singulière. Le personnage est une légende à lui seul, un héros flamboyant. La musique de Bizet, dès les premières mesures, nous transporte dans l'atmosphère électrique de l'arène.
Dans « Votre toast », j'ai cherché à exprimer une fierté noble et une clarté implacable, tout en conservant une souplesse dans le phrasé, malgré le rythme martial. Le tempo choisi par Gianluca Martinenghi m'a offert l'espace nécessaire pour respirer, pour ancrer ma voix et pour dialoguer avec les cuivres – un échange musical passionnant !
La vision de Calixto Bieito présente un Escamillo plus vulnérable, moins bravache et plus proche du danger. Cette interprétation m'a incité à épurer mon jeu, à éviter toute emphase inutile, et à laisser la profondeur et la couleur sombre de ma voix s'exprimer pleinement, sans forcer l'effet.
La complicité avec Sofija Petrović a été immédiate. Sa Carmen est incandescente, elle vous oblige à une présence absolue. Face à Oreste Cosimo, l'intensité dramatique de Don José rendait chaque scène électrique et palpitante.
L'acoustique du Palacio de la Ópera est exceptionnelle. La salle offre une projection généreuse et une réverbération précise, permettant ainsi de nuancer l'interprétation sans perdre en puissance. J'ai senti le public galicien particulièrement attentif à la richesse du texte – un véritable plaisir pour un interprète soucieux de la diction.
Après le Rideau : Impressions et Perspectives
En coulisses, j'ai ressenti ce sentiment paradoxal de soulagement et d'impatience. Heureux d'avoir franchi cette première étape avec assurance, mais déjà impatient d'approfondir, d'explorer la tendresse et la vulnérabilité qui se cachent derrière l'image du toréador.
Un immense merci à l’Orquesta Sinfónica de Galicia, au Coro Gaos et à l’Asociación de Amigos de la Ópera de A Coruña pour leur écoute attentive et leur soutien, ainsi qu’à toute l’équipe du théâtre pour son accueil chaleureux. Cette soirée restera gravée dans ma mémoire comme l’ouverture d’un nouveau chapitre dans mon exploration d’Escamillo. J’ai hâte de retrouver ce personnage sur d’autres scènes et dans d’autres lieux.
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