Dans la peau d’Escamillo : mon expérience à La Corogne pour Carmen de Bizet

Du 5 au 7 septembre 2025, j’ai eu le privilège de monter sur la scène du Palacio de la Ópera de La Coruña, en Galice, pour incarner l’un des personnages les plus emblématiques du répertoire lyrique : Escamillo, le fougueux toréador de Carmen.

Une production d’exception pour un anniversaire unique

Cette production de Carmen, mise en scène par Calixto Bieito, s’inscrivait dans une année symbolique : le 150ᵉ anniversaire de la création de l’opéra de Georges Bizet. Autour de moi, plus d’une centaine d’artistes réunis sur scène, portés par la force de l’Orquesta Sinfónica de Galicia et les voix du Coro Gaos et du Coro Infantil Xuvenil Cantabile.

Sous la direction musicale de Gianluca Martinenghi, cette version bouleversante mettait en lumière les tensions sociales et les fractures d’une Espagne crue et contemporaine, où la passion et la violence se répondent avec intensité.

Escamillo : un rôle de défi et de séduction

Interpréter Escamillo est toujours un moment particulier pour un baryton-basse. Ce personnage, à la fois séducteur, fier et téméraire, impose une présence scénique autant qu’une puissance vocale. Dans la vision de Calixto Bieito, Escamillo n’est pas seulement un héros populaire : il devient aussi le miroir des contradictions d’une société où l’orgueil et la passion se heurtent à des réalités brutales.

Chanter l’air du Toréador face au public galicien, dans une salle pleine d’énergie et d’attente, restera pour moi une expérience marquante. On sent que l’œuvre, malgré ses 150 ans, conserve une force incroyable, capable de résonner encore aujourd’hui.

Une équipe artistique remarquable

J’ai eu le plaisir de partager la scène avec des artistes de grand talent :

• Sofija Petrovic dans le rôle de Carmen
• Oreste Cosimo en Don José
• Maria José Moreno Bustos en Micaëla
• Susana Garcia Pico (Frasquita), Irene Zas Martínez (Mercedes), et bien d’autres partenaires de scène formidables.

À leurs côtés, la scénographie d’Alfons Flores, les costumes de Mercè Paloma i Sánchez, et les lumières sculptées par Alberto Rodríguez Vega ont donné une dimension visuelle saisissante à l’ensemble.

Une expérience gravée dans ma mémoire

Cette aventure à La Corogne est pour moi plus qu’une simple série de représentations : c’est une rencontre avec un public chaleureux, une immersion dans une vision artistique audacieuse, et un hommage vibrant à Bizet.

Je garderai longtemps en mémoire l’énergie des applaudissements, l’intensité des regards, et la fierté d’avoir incarné Escamillo dans une production qui a marqué le paysage culturel de 2025.

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