
Fouler la scène de la création
Il y a des rôles et des scènes qui résonnent différemment. Incarner Zuniga dans Carmen n'est jamais anodin, mais le faire à l'Opéra-Comique, là où l'œuvre a fait ses premiers pas scandaleux en 1875, donne une dimension historique vertigineuse à chaque note. On ne peut s'empêcher de penser à Bizet, à l'accueil glacial du public de l'époque, et au chemin parcouru depuis pour que cet opéra devienne le plus joué au monde.
La vision d'Andreas Homoki
La mise en scène d'Andreas Homoki, sous la direction magistrale de Louis Langrée, a su éviter le piège du folklore pour se concentrer sur la psychologie brute des personnages. Dans cet univers épuré, presque abstrait, la violence des passions n'en était que plus saillante. Mon personnage, le brigadier Zuniga, représente l'autorité et l'ordre, un ordre que Carmen, avec sa liberté indomptable, vient dynamiter. Chaque interaction avec la Carmen magnétique de Gaëlle Arquez était un jeu de tension palpable. C'était un immense privilège de partager la scène avec une telle distribution, notamment le Don José intense de Frédéric Antoun.
Une aventure collective
L'énergie collective de cette production était incroyable. De l'Orchestre des Champs-Elysées au chœur accentus, en passant par la Maîtrise Populaire, chacun contribuait à redonner vie à ce chef-d'œuvre. Voir le public parisien, si connaisseur, vibrer à chaque acte était la plus belle des récompenses. C'était plus qu'une simple reprise ; c'était une célébration, un hommage à l'audace de Bizet et à la puissance intemporelle de son héroïne. Une expérience inoubliable, au cœur même de la légende de Carmen.
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